Dimanche 14 avril 2024 à 19h30
Denis Cuniot présente pour la première fois ce spectacle poétique et musical basé sur les poèmes d’Edith Bruck qu’il accompagne au piano.
Les poèmes de Pourquoi aurais-je survécu?, empreints d’une profonde humanité, retracent le destin d’une femme qui n’a jamais perdu foi dans la vie.
Edith Steinschreiber, Bruck par le nom d’un de ses maris, est née le 3 mai 1931 dans une famille juive et pauvre, dans le petit village hongrois de Tiszabercel, aux confins de l’Ukraine et de la Slovaquie, au bord de la Tisza.
Elle a 13 ans lorsqu’elle est arrêtée avec ses parents et ses cinq frères et sœurs par les gendarmes hongrois et enfermée dans le ghetto de Sátoraljaújhely.
Quelques semaines plus tard, toute la famille est déportée à Auschwitz.
Ses parents et un frère ne reviendront pas.
Elle sera survivante.
Revenue de déportation, après de nombreuses errances, elle trouvera en 1954 sa terre promise, sa terra incognita, où elle se sentira aussitôt chez elle : l’Italie, Naples d’abord, puis Rome, où elle vit et écrit encore aujourd’hui. Depuis 1959, elle écrit en italien.
L’œuvre de Edith Bruck, reconnue internationalement, est un témoignage poignant de sa déportation, mais également un hymne à la résilience et à l’humanité. Ses poèmes, publiés de 1980 à nos jours, sont une autobiographie en vers qui résonne avec son vécu. Liée d’amitié avec Primo Levi, elle ne renonce jamais, voyant dans la vie un «devoir».
« Auschwitz fut mon université »
« J’ai beaucoup appris de la souffrance (…) Auschwitz fut mon université. Une telle expérience enseigne tant de choses sur les êtres humains, qu’ils soient victimes ou bourreaux ». « Je n’ai plus peur, parce que le pire est passé », écrit-elle, mais « le tribut on le paie en vivant ».
Denis Cuniot : « J’ai découvert les poèmes d’Édith Bruck il y a quelques mois. Devant tant de douleurs et de beautés exprimées et transcendées, j’ai été happé et bouleversé. Ainsi est né mon besoin absolu de créer ce spectacle ».
Denis Cuniot, musicien et érudit, est une figure emblématique de la musique klezmer et de la culture yiddish. Son talent et sa sensibilité font de lui l’accompagnateur idéal pour donner vie aux mots de Edith Bruck.
Le spectacle est basé sur l’ouvrage « Pourquoi aurais-je survécu? » (éditions Payot Rivages, 2022) – Traduit de l’italien par René De Ceccatty. Ces poèmes ont été écrits et publiés entre 1975 et 2021.
DENIS CUNIOT, L’INVENTEUR DU PIANO KLEZMER
Par Hervé Roten*
Pianiste, compositeur, conteur, directeur de conservatoire, Denis Cuniot est l’un des principaux initiateurs du renouveau de la musique klezmer française. Il a publié à ce jour près d’une vingtaine de disques, en solo, en duo, en trio ou en ensemble.
De ses premières collaborations avec le clarinettiste Nano Peylet aux chansons yiddish de Bruno Girard (du groupe Bratsch), de la facétie du clarinettiste Yom aux jeux rock et punk du guitariste David Konopnicki, il explore depuis le début des années 1980 les terres fertiles de la musique klezmer. Son objectif : faire entendre un monde disparu à jamais, tout en imaginant les développements possibles que la musique klezmer aurait pu proposer si elle était restée en vie dans ses territoires originels ;
Infatigable touche-à-tout, son jeu pianistique unique est immédiatement reconnaissable.
Principales recompenses
2016 : Prix Max Cukierman, décerné à une personnalité qui contribue à la promotion de la langue et de la culture yiddish
2009 : Prix Francine et Antoine Bernheim pour les Arts de la Fondation
Renée et Léonce Bernheim, sous l’égide de la Fondation du Judaïsme Français
2007 : Coups de cœur musique du monde de l’Académie Charles Cros pour le disque solo Confidentiel Klezmer
*Officier des Arts et des Lettres, Docteur en musicologie de l’Université Paris IV Sorbonne, Prix du Conservatoire National Supérieur de Musique et de Danse de Paris, Hervé Roten est Directeur de l’Institut Européen des Musiques Juives depuis sa création en 2006.
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15,00€ – 50,00€
Informations et réservations
Accès :
– Bus : lignes 26, 38, 43, 45, 54, 91
– Velib’ : Marché Saint-Quentin – Gare du Nord
– Garage d’Abbeville – Indigo Paris Franz Liszt