Mercredi 19 novembre 2025 à 20h
Emmanuelle Bertrand, violoncelle
Pascal Amoyel, piano
“Le Block 15 ou Les notes de l'espoir"
Peu de gens savent qu’il y avait à Auschwitz un orchestre de femmes et un orchestre d’hommes…
L’exigence des chefs d’orchestre (dont Alma Rosé, nièce de Gustav Mahler) et de la discipline musicale digne de l’Orchestre Philharmonique de Vienne, empêchèrent les musiciens et musiciennes de sombrer dans la folie et les aidèrent à surmonter l’horreur, en leur offrant une sorte de « havre de paix ». Se basant sur les témoignages de deux musiciens (Anita Lasker-Wallfisch qui vit toujours à Londres et Simon Laks), littéralement sauvés par la musique, nous interrogeant aussi sur la capacité qu’a l’être humain d’être un moment ému aux larmes par une mélodie et l’instant d’après d’être capable de commettre les pires crimes, Emmanuelle Bertrand et Pascal Amoyel nous font revivre entre humour et gravité cette expérience incroyable, en nous délivrant un message rayonnant d’espoir.
La Musique est un lien entre l’homme et le temps. Elle peut être sagesse, ordre, poésie. Elle peut être aussi provocation, devenir menace, danger, détresse. C’est à travers une histoire vraie, presque incroyable, reconstituée par deux jeunes musiciens découvrant des lettres jaunies par le temps, que la Musique, telle une lumière dans le deuil, apporte la preuve qu’elle peut parfois éloigner l’horreur et la mort.
Jean Piat. (en voix off en début de concert).
Durant la seconde guerre mondiale, on déporta aussi des compositeurs et des musiciens. Dans les camps, ils continuèrent d’écrire et de jouer. C’est par hasard qu’Emmanuelle Bertrand et Pascal Amoyel découvrent leur histoire, au détour d’une petite brocante. Ils y dénichent une vieille partition qui recèle un trésor : quelques lettres jaunies par le temps. Ces lettres, ce sont celles d’une violoncelliste et d’un pianiste d’un autre temps qui furent sauvés grâce à la musique.En reconstituant leur histoire, ils vont marcher sur leurs traces et retourner vers une époque dont le souvenir va bouleverser leur existence. C’est une page de l’histoire de la musique qui n’a jamais été écrite…
La Musique a été le témoin de leur histoire, elle est leur mémoire. Elle leur a permis de surmonter l’épreuve, alors qu’on leur avait si souvent répété qu’on ne peut pas vivre de la musique.
Jean Piat. (en voix off en fin de concert).
- Kreisler Liebesfreude (extrait) Violoncelle et piano
- Liszt Danse Macabre (extrait) Piano solo
J.S. Bach Gigue de la première Suite Violoncelle solo
- Greif Sonate de Guerre (extrait) Piano solo
- Amoyel Itinérance Violoncelle solo
- Laks Sonate pour violoncelle et piano (2e mouvement)
- Bloch Chanson juive Violoncelle et piano
- Chopin Nocturne en ut dièse mineur (op. posthume) Piano solo
- Messiaen Quatuor pour la Fin du Temps (Louange à l’Eternité de Jésus) Violoncelle et piano
- Greif Sonate de Requiem pour violoncelle et piano
F. Kreisler Liebesfreude Violoncelle et piano
EMMANUELLE BERTRAND
«Emmanuelle Bertrand est au nombre des violoncellistes qui m’ont le plus impressionné (…) j’ai apprécié avec quelle sensibilité et quelle intelligence elle traduisait les styles propres à chaque auteur, exaltant leur originalité. Son interprétation m’a immédiatement comblé par la transparence de la sonorité, la rigueur rythmique, la perfection technique, le brio du jeu». Henri Dutilleux
Personnalité rayonnante et généreuse, Emmanuelle Bertrand est reconnue comme une figure incontournable du violoncelle européen. Formée aux Conservatoires Nationaux Supérieurs de Musique et de Danse de Lyon et Paris dans les classes de Jean Deplace et Philippe Muller, lauréate de nombreuses distinctions et concours internationaux, elle a notamment été élue « artiste de l’année » en France par le magazine Diapason et les auditeurs de France Musique (2011), Diapason d’Or de l’année à trois reprises pour ses enregistrements parus chez Harmonia Mundi. En 2017 l’Académie des Beaux-Arts lui décerne le prestigieux Prix d’Interprétation Simone et Cino Del Duca. Elle a reçu deux Victoires de la musique, « révélation instrumentale » en 2002, puis « soliste instrumentale de l’année » en 2022.
A 25 ans elle rencontre le compositeur Henri Dutilleux qui parle d’elle comme d’une « véritable révélation ». Elle est depuis dédicataire d’œuvres de Nicolas Bacri, Thierry Escaich, Édith Canat de Chizy, Bernard Cavanna, Janez Matičič, David Lampel, Pascal Amoyel ou Benoît Menut. Elle a également donné en première mondiale Chanson pour Pierre Boulez de Luciano Berio. C’est à cette période qu’elle fonde un duo avec le pianiste Pascal Amoyel, son partenaire à la ville comme à la scène, avec lequel elle défend avec ferveur autant d’œuvres oubliées que de grand répertoire.
Elle se produit régulièrement en tant que soliste, notamment avec l’Orchestre Symphonique de Lucerne, l’Orchestre Métropolitain du Grand Montréal, l’Orchestre National d’Ukraine, l’Orchestre Symphonique d’État de Moscou, le BBC National Orchestra of Wales, l’Orchestre Symphonique de Busan (Corée), l’Orchestre Symphonique de Québec, l’Orchestre Symphonique de Wuhan (Chine), l’Orchestre Philharmnique de Radio France, les Orchestres Nationaux d’Ile de France, de Lille, de Lorraine, les Orchestres Philharmoniques de Strasbourg, de Monte Carlo…
Passionnée par les liens entre la musique et le verbe, elle travaille en étroite collaboration avec Laurent Terzieff sur des textes de Jean-Pierre Siméon. En 2005 elle co-écrit et joue avec Pascal Amoyel Le Block 15 ou la Musique en résistance mis en scène par Jean Piat, sur les témoignages de musiciens sauvés par la musique dans les camps de la mort. En 2011, elle crée Le violoncelle de guerre en hommage à Maurice Maréchal et à son violoncelle fabriqué à quelques pas des tranchées en 1915. Elle part en tournée avec ce programme jusqu’en 2018 tour à tour avec Didier Sandre, Christophe Malavoy, Francis Perrin, François Marthouret ou Richard Bohringer. En 2020, Robin Renucci lui confie le rôle d’Agafia dans Oblomov de Gontcharov (Tréteaux de France), lui offrant de concilier les rôles de comédienne et de musicienne. Elle enseigne la musique de chambre et le violoncelle au Conservatoire National Supérieur de Musique et de Danse de Paris.
En 2022 elle devient la première femme à avoir été nommée professeure de violoncelle dans l’histoire de l’établissement fondé en 1795.
PASCAL AMOYEL : Victoire de la Musique en 2005 dans la catégorie « Révélation Soliste Instrumental de l’année », Pascal Amoyel est récompensé en 2010 par un Grand Prix du Disque à Varsovie par la prestigieuse Société Chopin pour son intégrale des Nocturnes de Chopin aux côtés de Martha Argerich et de Nelson Freire, enregistrement qualifié de « miracle que l’on n’osait plus espérer, qu’on écoute bouche bée par tant de beauté » par la revue Classica. Son interprétation des Funérailles de Liszt a également été saluée comme l’une des références historiques, et ses Harmonies Poétiques et Religieuses de Liszt élues parmi les 5 meilleurs enregistrements de l’année 2007 par la chaîne Arte.
A 10 ans, lorsqu’il débute ses études de piano à l’Ecole Normale de Musique de Paris (classe de Marc André), il est vite remarqué par Georges Cziffra qu’il suit en France et en Hongrie. A 17 ans, après un baccalauréat scientifique, il décide de se consacrer entièrement à la musique. Parallèlement à ses études il se produit en improvisant dans les cabarets de Montmartre. Il obtient une Licence de concert à l’Ecole Normale de Paris, les Premiers Prix de Piano et de Musique de chambre au Conservatoire National Supérieur de Musique de Paris (classe de Jacques Rouvier et Pascal Devoyon), devient Lauréat des Fondations Menuhin et Cziffra, puis remporte le Premier Prix au Concours International des Jeunes Pianistes de Paris. Il reçoit également les conseils de Daniel Blumenthal, Aldo Ciccolini, Lazar Berman, Maria Curcio, Véra Gornostaeva, Dominique Merlet, Dériré N’Kaoua, Jacqueline Landowski, Lev Naoumov.
C’est le début d’une carrière internationale qui le conduit à se produire sur les plus grandes scènes : Philharmonie de Berlin, Muziekgebouw d’Amsterdam, Palais des Beaux-Arts de Bruxelles, Cité de la Musique et Salle Pleyel à Paris, Etats-Unis, Canada, Russie, Chine, Corée… et Festivals: La Roque d’Anthéron, Folles Journées à Nantes, à Tokyo, La Chaise Dieu, La Grange de Meslay…
Ses enregistrements seul ou avec la violoncelliste Emmanuelle Bertrand ont obtenu les plus hautes récompenses: Gramophone, Cannes Classical Awards, ffff de Télérama, Diapason d’Or de l’année, «Choc» du monde de la Musique, 10 de Classica, Grand Prix annuel de la critique allemande…
Compositeur, Pascal Amoyel est Lauréat de la Fondation d’Entreprise Banque Populaire. Il est notamment l’auteur du cycle Job, ou Dieu dans la tourmente et de Lettre à la femme aimée au sujet de la mort (sur des poèmes de Jean-Pierre Siméon).
Il s’investit aussi dans la création de nouvelles formes de concert: son spectacle Block 15, ou la musique en résistance (mise en scène Jean Piat) a été qualifié « de recherche très pure et touchante » par le metteur en scène Peter Brook et a fait l’objet d’une adaptation pour France Télévisions. Il a également écrit et créé les seuls en scène Le pianiste aux 50 doigts ou l’incroyable destinée de György Cziffra, Le jour où j’ai rencontré Franz Liszt, et Looking for Beethoven (mises en scène Christian Fromont) qui ont été joués à guichets fermés au festival d’Avignon et durant plusieurs mois au Théâtre Le Ranelagh à Paris, ainsi que le spectacle familial Une petite histoire de la grande musique. En tant que comédien, il a collaboré et a donné la réplique à Jean Piat, Francis Huster et Brigitte Fossey. Il a également créé « l’étrange concert » pour piano et magie, et donnera sa nouvelle création « Une leçon de piano avec Chopin » au Théâtre Le Ranelagh à partir de novembre 2024.
Professeur de piano et d’improvisation au CRR de Rueil-Malmaison et à Sciences Po, il a créé le Juniors Festival dont les enfants sont les acteurs, y compris ceux porteurs de handicaps. Il dirige le festival Notes d’automne qu’il a créé, et est le commanditaire de plus d’une soixantaine de créations (avec Jean-Pierre Marielle, Barbara Hendricks, Natalie Dessay, Eric-Emmanuel Schmitt, Raphaël Enthoven, Richard Bohringer, Anne Roumanoff, Jacques Gamblin, Patrick Bruel…). Il est aussi conseiller artistique de l’Estival de la Bâtie d’Urfé.
Il est l’auteur de l’ouvrage Si la musique t’était contée (bleu nuit), et a produit une série d’émissions sur France Culture intitulée « Une histoire de la musique ». Premier Grand Prix Arts-Deux Magots récompensant « un musicien aux qualités d’ouverture et de générosité », Prix Jean-Pierre Bloch de la Licra pour « le rapport aux droits de l’homme dans son oeuvre », Médaille d’Or du rayonnement culturel de la Renaissance française, il est le parrain de l’association APTE, qui dispense des cours de musique à des enfants autistes.
Il a été élevé aux grades de Chevalier dans l’Ordre des Arts et des Lettres, Chevalier dans l’Ordre des Palmes Académiques et Chevalier dans l’Ordre National du Mérite.
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20,00€ – 50,00€Plage de prix : 20,00€ à 50,00€
- Ouverture des portes à 19h
- Début du concert à 20h
- ECUJE, 119 rue La Fayette 75010 Paris
- Bus : lignes 26, 38, 43, 45, 54, 91
- Garage d'Abbeville - Indigo Paris Franz Liszt
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