Jeudi 11 décembre à 20h
Dans de nombreux espaces juifs contemporains, la pudeur – tsniout – est présentée comme centrale pour la piété, l’identité et même le destin collectif. On promet aux femmes qu’elle protège le peuple, et les réseaux sociaux multiplient les modèles de « pudeur idéale », mêlant conseils vestimentaires et injonctions implicites.
Pourtant, interrogées, les femmes ne parlent pas de vêtements, mais de parole, de sentiments, de leur manière d’être au monde. Partant de cette intuition, le Collectif Notre Haggadah propose de réfléchir à la pudeur comme mode d’existence, lien entre visible et intime.
Cette table ronde explore la façon dont la pudeur a été pensée, transmise et codifiée, comment elle se réinvente ou se conteste, et interroge la responsabilité du regard, du désir, du corps et de l’identité dans le judaïsme contemporain. Comment articuler pudeur, féminisme, queer judaïsme et militantisme, sans réduire l’éducation à la culpabilité ?
Des voix issues de l’étude juive, du militantisme, de la création et du journalisme offriront une réflexion exigeante et accessible, respectueuse de chacun·e, sans juger ni les choix vestimentaires ni la présentation de soi.
Table ronde animée par Johanna Colette Lemler, fondatrice du podcast et du collectif Notre Haggadah, autrice engagée dans la mise en récit des trajectoires de femmes juives et des enjeux de libération.
Myriam Ackermann-Sommer
Rabbine orthodoxe moderne, ancienne élève de l’ENS et agrégée d’anglais, première femme rabbin orthodoxe en France, cofondatrice d’Ayeka et de Kol-Elles, engagée pour l’accès des femmes à l’étude et une orthodoxie inclusive.
Tali Trèves Fitoussi
Cofondatrice de Kol-Elles et actrice clé de nouvelles formes d’étude juive au féminin, engagée dans des initiatives communautaires orthodoxes modernes et dans la réflexion sur la place des femmes dans la tradition.
Alice Pfeiffer
Journaliste de mode franco-britannique et autrice, diplômée en gender studies (LSE), spécialiste des liens entre mode, normes de genre, corps et cultures visuelles.
Jeanne Joury Juroszek
Actrice de films pour adultes, performeuse et militante, engagée de longue date pour les droits des travailleur·ses du sexe et contre l’antisémitisme dans les espaces militants. Elle interroge la pudeur, le regard et la politique des corps depuis l’expérience de l’exposition choisie.
Alexia Levy-Chekroun
Doctorante en philosophie à l’EHESS/Université de Lille, diplômée en Affaires publiques (Paris 1/NYU), et spécialiste des pensées juives contemporaines et décoloniales. Elle milite (via le projet Radical Mitzva) pour la création d’espaces normativement ”judéo-queer” politisant – depuis des lectures orthodoxes – la tradition.
Sephora Haymann (présence à confirmer)
Actrice, autrice et dramaturge, cofondatrice du collectif #MeTooThéâtre et codirectrice du WeToo Festival. Elle crée des spectacles de théâtre documentaire, défendant l’idée que l’intime est politique. Elle mène une réflexion croisée entre sa pratique militante et celle artistique, de la revendication de l’intime à la dénonciation du système.
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– Bus : lignes 26, 38, 43, 45, 54, 91
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– Garage d’Abbeville – Indigo Paris Franz Liszt
